Transcript de l’ensemble de l’épisode
Tristan : Salut, c’est Tristan. Alors voilà, on commence un nouvel épisode, mais surtout un nouveau format. Et on ne sait pas du tout où il va, autant être extrêmement clair sur le sujet. J’avais envie de vous parler d’un truc, la loi de Moore. Mais comme je n’avais pas envie de parler tout seul, j’ai demandé à mon camarade et complice Alexis de me poser des questions et de participer aussi. Parce que je pense qu’il est un petit peu comme moi. Il ne sait pas juste s’arrêter. Il a plein de trucs à dire sur des sujets sur lesquels je suis un peu faible.
Alexis : Donc, voilà, Alexis. Ok, donc là, je fais le canard aujourd’hui. Je fais le canard, parfait.
Tristan : Tu es un canard qui pose les questions quand même.
Alexis : Je vais essayer d’être un canard à la hauteur. Ok, bon alors, effectivement, Tristan, tu nous parles de cette loi de Moore. Je t’entends souvent en parler. Mais alors, c’est quoi, cette loi de Moore?
Tristan : Alors, la loi de Moore, elle a été édictée par un certain Gordon Moore, qui n’est pas complètement un inconnu puisque c’est le fondateur de Intel, les microprocesseurs, tu vois, là, c’est eux. Et je crois de mémoire que ce Gordon Moore, quand il est mort il y a juste un an, au mois de mars 2023, je crois qu’il était 96e fortune mondiale. (Ah oui, quand même.)
Et ce monsieur, en 1965, il a écrit un papier scientifique où il a dit, ah, mais la puissance des microprocesseurs double tous les 24 mois. Il n’a pas dit la puissance des microprocesseurs, il a dit le nombre de transistors dans un microprocesseur ou un semi-conducteur. Ça peut être aussi des mémoires. Ça double tous les 24 mois. Et en fait, plus tu mets des transistors, plus c’est puissant. Et donc, on a retenu que c’est la traduction sur la puissance.
Et puis, ça s’est vérifié. À peu de choses près, la loi de Moore fait que tous les deux ans, tu as une nouvelle génération d’ordinateurs qui est deux fois plus puissante que la précédente.
Alexis : Donc, ça, c’est cette loi de Moore dont tu n’arrêtes pas de parler, en particulier depuis la mort de Gordon, paix à ton âme. Mais il y a une autre loi aussi dont tu n’arrêtes pas de parler récemment et de plus en plus, peut-être liée “à une autre mort d’ailleurs. C’est ton côté peut-être… t’as une autre note, je ne sais pas. En tout cas, il y a une autre loi dont je t’entends parler depuis quelque temps, c’est la loi de… je ne sais pas comment ça se prononce, le loi de Wirth.
Tristan : Oui, moi je prononce ça comme Wirth (“virte”). Ça vient d’un informaticien suisse, Niklaus Wirth, enfin moi j’essaye de le prononcer mais je ne sais pas parler suisse-allemand, qui était un type assez extraordinaire, beaucoup moins riche puisque c’était un universitaire, il n’a pas fait fortune dans les microprocesseurs lui, mais qui était un type assez extraordinaire parce que Niklaus Wirth qui est mort, alors lui tout début janvier 2024, Niklaus Wirth il a inventé le langage Pascal, ça rappellera des souvenirs peut-être aux plus vieux, et d’autres langages dont Modula 2 et en plus de ça il était titulaire, enfin il avait reçu le prix Turing, qui est un peu le prix Nobel de l’informatique. Donc ce n’était pas un rigolo, c’était quelqu’un d’assez intéressant, et lui il a édicté la loi de Wirth, parce qu’on a retenu comme ça, il avait la décence de dire que c’était pas lui qui l’avait inventé, mais on a retenu ça sous son nom, qui dit, il part de la loi de Moore, oui le matériel accélère d’un facteur 2 tous les deux ans, mais il ajoute le logiciel ralenti plus vite que le matériel n’accélère.
Alexis : D’accord, je n’avais pas conscience que c’était lui qui avait connaissance de la loi de Moore quand il édicte la loi de Wirth.
Tristan : Il a dû le dire 20 ans plus tard. Il exagère un peu parce que je ne pense pas que le logiciel ralentisse encore plus vite que le matériel n’accélère. Je lui devais être de mauvais poils ce jour-là, mais je pense que globalement sa loi à lui elle est aussi vérifiée.
J’ai cherché des exemples là-dessus et en fait il y en a plein. Par exemple, tu vois que la taille moyenne d’une page web en 20 ans a été multipliée par 150. Alors, est-ce que les pages web 25 ans plus tard sont 150 fois mieux?
Non, elles sont bien 150 fois plus grosses. Toute, c’est des vidéos qui en fond d’écran, qui bougent, etc. Mais est-ce que c’est mieux?
Ah, c’est peut-être deux, cinq fois mieux, tu vois, mais pas 150. Ça, c’est sûr que ce n’est pas 150. Si tu regardes dans des choses un peu plus bureautiques, tu vas voir que si tu regardes les spécifications de la configuration minimale de Windows 98 et Office 97 — ça ne nous rajeunit pas — versus Windows 10 et puis je crois que ça doit être Office 2019 ou quelque chose comme ça, tu vois qu’il faut des processeurs 60 fois plus puissants et 171 fois plus de mémoire.
Alors 171 fois plus de mémoire pour faire du Word, alors c’est mieux. Maintenant, tu as un correcteur orthographique, c’est quand même un progrès. On ne peut pas dire le contraire. Tu as un correcteur grammatical, c’est bien. Tu peux mettre des émojis.
Alexis : Tu peux même insérer des fichiers Excel ou des extraits de tout ça.
Tristan : Écoute, je crois qu’à l’époque, tu pouvais déjà le faire à la fin des années 90. Mais ton document Word aujourd’hui, il n’est pas 171 fois mieux. Et je ne te parle pas d’une version avec un copilote qui a du ChatGPT qui écrit le texte à ta place. Il faut des configurations hallucinantes. Et en plus de serveurs qui vont bien derrière, la bande passante qui va bien derrière, etc.
Et le dernier exemple que j’aime bien, c’est que l’Apple II de la fin des années 70, il y a des gens qui sont amusés à filmer avec une caméra haute vitesse le temps qu’il faut entre le moment où t’appuies sur une touche du clavier et le moment où ça s’affiche sur l’écran.
Alexis : Mais alors rassure-moi, tes caméras hautes vitesse, elles tournent avec un bon processeur qui est suffisamment rapide pour bien capter les…
Tristan : Et ces caméras hautes vitesse, elles démontrent qu’avec un Lenovo X1 Carbon de 2020, donc un bel ordinateur portable de il y a quelques années, et bien c’est cinq fois plus long que l’Apple II. Oui. Alors c’est mieux. C’est-à-dire que sur le Lenovo, t’as des polices de caractère en couleur, plusieurs types de polices de caractère, du gras. Alors que sur l’Apple II, tu savais pas faire ça. Tu crois que t’avais de la surbrillance. C’était à peu près tout. Mais c’est n’empêche que c’est quand même un peu dommage qu’un laptop hyper cher soit 5 fois plus lent qu’un Apple II.
Alexis : Ah bah oui, là pour le coup, on va dans le mauvais sens. Concrètement, c’est carrément. Merci pour ces exemples, Tristan. On y voit un peu plus clair, on avance. Mais parfois, ça va même dans la mauvaise direction. Parfois, on est un petit peu mieux. Ce qu’on disait sur l’Excel, le Word, peut-être on est un petit peu mieux. Peut-être 2, 3 fois mieux, mais pas 161 fois mieux. Et même dans certains exemples, ça va dans l’autre sens. Bon, à la limite, pourquoi c’est un problème selon toi, Tristan ?
Tristan : Je ne sais pas si tu as entendu parler du changement climatique. C’est quoi?
Alexis : Vas-y, tu es peut-être sur un truc. Je crois que tout le monde en a entendu parler, sauf si vraiment on habite dans une grotte. Mais à ce moment-là, on n’a pas la fibre.
Tristan : C’est un problème, mais pas que ça. C’est les limites planétaires en général. C’est-à-dire qu’on consomme énormément dans notre vie de tous les jours.
Ce n’est pas juste du numérique. Dans toute la vie, on consomme beaucoup de choses. On jette beaucoup de matériaux. On fait beaucoup de kilomètres en voiture, en avion. Et tout ça, ça impacte la toute fine croûte de la planète où l’humain peut vivre. Quelque part, entre moins 100 mètres, si tu es vraiment dans un creux dans la Death Valley. Ce n’est pas très cool, la Death Valley, d’ailleurs. Ou jusqu’à 2 000, 3 000 mètres. C’est une toute petite croûte autour de la Terre.
Alexis : c’est la zone critique de Bruno Latour dont tu parles.
Tristan : Elle n’est pas bien épaisse par rapport à la taille de la planète. On est en train de polluer l’air, de polluer l’eau, de changer la température, de consommer des ressources métalliques, etc. On jette du plastique et tout. Tout ça, c’est un problème parce que la loi de Wirth, j’y reviens, elle a fait qu’au bout de deux ans, ton ordinateur faisait pâle figure à côté de la nouvelle génération. Et même si tu n’achetais pas cette nouvelle génération, que tu attendais quatre ans pour garder ton ordinateur, il était vraiment beaucoup moins bien, puisqu’il était quatre fois moins bien que les nouveaux qui sortaient. Et donc, même s’il marchait encore, parce que le silicium ne s’use pas, tu as tendance à balancer ton ordinateur. Et la vérité, c’est qu’en fait, c’est super mal recyclé tout ce qui est déchets électroniques et informatiques.
Alexis : Mais en vrai, Tristan, on ne le jette pas, son ordinateur. Enfin, en tout cas, je ne sais pas, auditeur, auditrice, si vous jetez votre ordinateur, mais on le donne, on le refourgue à notre petit cousin qui en a moins besoin. Enfin, comment tu vois?
Tristan : Oui, mais à un moment, le petit cousin, qu’est-ce qu’il fait? En fait, il le met aux encombrants.
Alexis : Tu veux dire qu’il y a une chaîne?
Tristan : Exactement. Et ça, c’est un problème parce qu’on ne sait pas quoi en faire. Par exemple, ça finit dans une décharge en Afrique. On ne sait pas quoi en faire et ça pollue terriblement. Ils brûlent tout ce qu’ils peuvent pour essayer de récupérer les métaux qui sont enfermés dans du plastique. C’est pas mieux pour leur santé et pour la qualité de l’air. C’est catastrophique. Alors ça, on ne le voit pas trop. Mais alors il y a des photos de décharges au Ghana au bord de la mer. Je vais écorcher le nom. Je vais pas le dire. Si genre Agbogbloshie ou quelque chose comme ça. C’est horrible.
Alexis : Mais surtout que c’est de l’obsolescence programmée. Puisque, au bout de 2 ans, au bout de 4 ans, ton ordinateur, tu le donnes à quelqu’un. À la fin, de toute façon, il ne peut plus s’en servir. Et tout ça, la faute à cette combinaison de la loi de Moore et la loi de Wirth. Ou en tout cas, avec une façon de programmer, une façon de coder, une façon de numériser qui a presque internalisé ces idées des lois de Moore et de Wirth. Puisque, elles ne sont pas inéluctables, ces lois. Enfin, je veux dire, elles ne sont pas…
Tristan : Non, non, non, pas du tout. Tu as raison de poser cette question. Elles ne sont pas inéluctables. Mais en fait, il y a un mécanisme, finalement, assez simple qui fait qu’on travaille comme ça. Alors, déjà, il faut dire que la loi de Moore, c’est une aubaine pour les fabricants de semi-conducteurs. Si Intel est devenu si riche, et donc Gordon aussi, ou AMD, son concurrent, etc. Ou Nvidia. Bon, ben voilà, c’est parce que fabriquer des puces en silicium, ça coûte cher, mais ça rend très riche. Et on fabrique et donc on arrive à fourguer les nouvelles générations parce qu’elles sont beaucoup plus puissantes que les précédentes.
Donc, ils ont intérêt économiquement à faire ainsi. Au niveau du logiciel, c’est simple. Quand un développeur écrit son logiciel, il l’écrit d’une certaine façon. Et il y a sûrement une meilleure façon de l’écrire, une façon de l’optimiser. Mais le type informaticien, c’est une ressource qui est rare. Il a dû faire des études.
Il coûte cher concrètement. Donc, quand il a écrit la première version du logiciel, on pourrait lui dire que tu vas vérifier que tu ne peux pas refaire la même chose mais en plus vite. C’est ce qu’on appelle optimiser.
Tu pourrais optimiser mais en fait, ça sert à rien d’optimiser. Parce que dans deux ans, même si tu arrives à le rendre plus rapide, dans deux ans, tu as une machine tellement plus rapide et dans quatre ans encore plus rapide, qui fait que tout le temps que tu auras mis à optimiser, finalement peu utile. C’est dilué dans les progrès qui sont faits par le matériel.
Je t’explique pourquoi la loi de Wirth existe. C’est qu’on pourrait optimiser le logiciel mais on ne le fait pas. Et par contre, le temps d’ingénieur, de développeur, on l’utilise pour rajouter des fonctionnalités. De faire des nouveaux trucs avec ce logiciel. Parce que ça rend le logiciel plus désirable. Et donc on va réussir à vendre cette nouvelle version au client.
Et ce n’est pas grave si du coup le logiciel est plus gros. Ce n’est pas grave parce que de toute façon, dans deux ans, il y aura une nouvelle génération qui va éponger la perte de performance. C’est des plus gros qui prend plus de mémoire, qui a besoin d’un processeur plus gros. On s’en fiche, ça n’importe pas.
Alexis : Et toi, ce que tu proposes en fait, c’est de prendre ce temps d’optimisation. De prendre ce temps et de ne pas tout de suite sauter la nouvelle version et ajouter des nouvelles fonctionnalités.
Tristan : Oui, j’aimerais bien que ça arrive. Mais la réalité économique fait que ça n’arrive pas beaucoup. Sauf que maintenant, on commence à se rendre compte que ça fait 50 ans, concrètement le premier microprocesseur commercial de Intel, c’est le Intel 4004 qui est sorti en 1971, donc il y a 53 ans.
Et ça fait 53 ans que la loi de Moore existe et que la loi de Wirth existe en retour. Les deux se vérifient et donc on pousse à la décharge du matériel qui fonctionne encore mais qui n’est plus utile parce que pas assez puissant. Et donc on fait du gâchis de puissance de calcul depuis 50 ans. Et toute l’industrie du numérique s’est structurée autour de cette puissance de calcul gâchée qui fait les affaires des fabricants de matériel et des éditeurs de logiciels.
Alexis : On retrouve là les exemples que tu nous citais tout à l’heure. D’avoir fait 171 fois plus pour Excel de mémoire pour faire tourner Office. Alors que globalement Excel, Word, PowerPoint, ça fait en gros la même chose. Peut-être deux fois mieux, peut-être trois fois mieux, mais pas 171 comme tu nous le disais tout à l’heure. Donc là, tu proposes…
Tristan : J’aimerais qu’elle s’arrête la loi de Moore. Bah écoute, ils sont morts tous les deux. Mais qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’elle s’arrête? Parce qu’on ne va pas s’arrêter toute seule de façon magique. Ni parce que Tristan Nitot, si les gens le souhaitent, le veulent. Alors qu’est-ce qu’on peut faire? Comment on se met en ordre de bataille pour faire mentir cette loi? Déjà, on pourrait regarder ce qui se fait en optimisation. Si on se relevait nos manches et qu’on se mettait à optimiser le logiciel, c’est assez incroyable et j’ai trois exemples en tête. Le premier, c’est une vieille connaissance sur Mastodon et que je connaissais d’avant, c’est Pierre Beyssac. Pierre est co-fondateur de gandi.net. Alors ça, ça va faire frémir aussi les vieux. Et il se trouve que Pierre, il développe des logiciels et un jour, il a développé un truc en Python, un script qui calculait la position des trains sur une carte OpenStreetMap. Ce script tournait en 6 heures et trouvait que c’était long quand même, que ça ralentissait sa machine 6 heures d’affilée. Donc il s’est dit que ça serait bien que ça tourne plus vite. Il a commencé à regarder, il a utilisé un logiciel qui s’appelle un profiler qui lui indique dans quelle partie de son code en fait et appeler souvent et dans lequel temps est passé. En disant voilà, c’est là que ton processeur, il se traîne. Il passe son temps à faire ce truc là. Et il s’est rendu compte qu’en fait, il recherchait souvent les mêmes informations, parce que le mieux c’était de les stocker dans une mémoire cache.
Et donc il met en place une mémoire cache pour son truc. Et en fait, au lieu de mettre 6 heures, ça met plus que 6 minutes. Et donc il a fait 60 fois plus rapide en quelques minutes.
Son script, il me disait qu’il a mis entre 100 et 150 heures pour l’écrire. Au départ, la première version. Et qu’il a mis 30 minutes à l’optimiser. Et que maintenant, c’est 60 fois plus vite. En 30 minutes de travail, donc ça fait 150 heures plus 30 minutes. Et il a divisé par 60 le temps d’exécution.
C’est gigantesque, c’est gigantesque. Et là tu dis, en gros il a gaspillé 59 fois trop de ressources. Pendant tout le temps où il n’a pas optimisé. Puis il a optimisé et BIM, il fait 60 fois plus vite.
Alors j’ai un autre exemple, ça c’est un de mes collègues, un de nos collègues, puisqu’on est tous les deux chez Octo. Il s’appelle Aurélien, qui travaille dans le Machine Learning. Et Aurélien, il entraînait un modèle de données. Ça prenait une quinzaine d’heures tous les jours. C’était pour une startup, pour reconnaître des photos, etc.
Et 15 heures avec des machines qui sont coûteuses, évidemment. Et il travaille dessus, il optimise, il réduit la taille des variables, etc. Et maintenant, son logiciel, il tourne 5400 fois plus vite.
Genre, c’est quelques minutes maintenant. Je me souviens plus, mais quelques minutes.
Alexis : Mais rassure-moi, il n’y a pas un truc qu’on nous dit pas entre les lignes, les astérisques qu’il faut lire. D’ailleurs, il n’a pas rajouté 15 000 serveurs. C’est ISO…
Tristan : Non, une configuration identique. Donc, 5400 fois plus rapide, plus économe pour faire tourner ce truc.
Alexis : Pierre Beyssac, il a été créé…
Tristan : Oui, mais attends, j’en ai un troisième.
Alexis : Ah oui, d’accord. Tu vas crescendo, quoi. Alors, je ne sais pas, auditeurs, auditrices, qu’est-ce que vous pensez ? Combien de fois plus performant va être le prochain exemple de Tristan?
Tristan : Alors, là, c’est Matt Parker et on mettra l’info dans les liens de l’épisode.
Alexis : Mais oui, tu m’as partagé la vidéo, je m’en rappelle.
Tristan : Elle est assez tordante. Elle est in English, mais elle est vraiment très bien. Matt Parker, c’est un drôle de personnage parce qu’il est à la fois mathématicien et stand-upper sur YouTube. C’est un drôle de mélange et il a une bonne tête, en plus. Lui, il s’est dit qu’il voulait résoudre un problème logique. Le problème, en quelques mots, ça consiste à prendre un dictionnaire anglais, puisqu’il est anglais, Matt, prendre les 26 lettres de l’alphabet et essayer d’écrire une phrase de 5 mots. Et chacun de ces 5 mots fait 5 lettres. Et il faut que toutes les lettres soient différentes les unes des autres. Donc, tu choisis un premier mot de 5 lettres. Il faut qu’il n’y ait pas de répétition de lettres dans le premier mot. Puis un deuxième mot de 5 lettres. Il ne faut pas qu’il y ait de répétition avec le premier mot. Ni au sein du deuxième mot. Puis après un troisième mot. Donc, forcément, il est plus difficile à trouver parce que tu as déjà bouffé 10 lettres de ton alphabet. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce que tu arrives au cinquième mot. Et là, tu as utilisé 25 lettres. Et il y en a une qui n’est pas utilisée sur les 26. C’est pour la beauté du geste. On ne peut pas comprendre.
Et là, il fait un script en Python. Il lance le machin et ça tourne pendant 32 jours. Bon, alors, je vous entends déjà dire que le Python, ce n’est pas le plus performant des langages. C’est vrai.
Quoi qu’il en soit, ça met 32 jours à tourner. Et il commence à en parler dans un podcast. Et là, il y a quelqu’un qui fait, “moi, j’aimerais bien relever le défi et résoudre le même problème logique. Mais je suis sûr que je suis un peu moins bête que Matt Parker, ou en tout cas plus malin. Et donc, je vais écrire le logiciel d’une manière différente. Et ça va tourner plus vite.”
Alors là, l’autre, Matt Parker n’est pas encore au courant du truc. Mais il laisse dans les commentaires du podcast “Ça y est, j’ai une version maintenant. Et elle tourne non pas en 32 jours, mais en 15 minutes”.
Et là, ça commence à se déchaîner. Il y en a un troisième qui fait, “attendez, hold my beer, comme on dit là bas.Je vais faire encore mieux que 15 minutes” et ainsi de suite.
Alexis : On va faire une tradition pour les Tristan’s fans, c’est hold my brompton.
Tristan : Et puis après, ils se sont mis à travailler ensemble en disant, “tu pourrais optimiser en faisant encore mieux, en faisant comme ceci, comme cela”. Donc, ils ont parlé d’algorithmiques, enfin de… Bon, bref. Et à la fin, la meilleure version qu’ils ont fait tous ensemble, au lieu de mettre 32 jours, elle met 6, 7 millisecondes. Donc, ça fait un facteur 408 millions.
Donc, c’est la dernière version. Elle est 408 millions de fois plus rapide que la première version de Matt Parker. Alors, c’est objectivement, c’est le cas idéal, quoi, si tu veux.
Alexis : Ouais, mais du coup, tu es revenu voir Pierre Beyssac après. Tu lui as dit, tu pourrais bosser un petit peu plus quand même.
Tristan : Mais je ne sais pas si tout est faisable. Enfin, je pense que vraiment, l’exemple de Matt Parker est absolument idéal. Mais 408 millions, ça me paraît, c’est un peu l’Everest de l’optimisation. Mais au moins, ça donne une idée de ce qu’on peut faire. Donc se dire, je ne vais pas faire 20% plus rapide, mais il y a sûrement des endroits dans les logiciels qu’on utilise où on peut faire x 1000, x 2000. Et ça existe dans le monde réel. Moi, j’ai lu un article d’un type qui avait accéléré GTA Online, qu’il avait rendu trois fois plus rapide le chargement. Parce que parfois, ça mettait 10 minutes. Tu lançais le jeu, il était connecté à Internet et ça mettait 10 minutes pour se lancer. Moi, tu mets un jeu vidéo qui met 10 minutes à se lancer, le PC brûle. Avant, c’est moi qui ai foutu le feu.
Alexis : Tu es parti avant qu’il commence.
Tristan : Exactement. C’est là où on sent que les informaticiens sont sur des vrais sujets, des vraies optimisations. Lancer GTA en moins de 10 minutes, c’est quand même super important. Parce que le café, il se fait pas en 10 minutes, il se fait beaucoup plus rapidement.
Alexis : C’est important, c’est des vrais sujets.
Tristan : Exactement. Et d’autant que le mec, il travaillait pas chez l’éditeur, qui s’appelle Rockstar, il a fait de l’extérieur, en n’ayant rien, en ayant juste le jeu, et en désassemblant le machin, décompilant le code. Enfin bon, c’est un furieux.
Donc il avait beaucoup de mérite. Tout ça pour dire qu’en fait, à délaisser l’optimisation, pour la raison que je t’expliquais tout à l’heure, on a fait énormément de gâchis et on peut revenir en arrière, on peut optimiser du code de façon spectaculaire et faire des économies de ressources.
Alexis : À condition de prendre ce temps de la maintenance, à condition peut-être de revaloriser, puisque c’est aussi un des constats qu’on faisait à OCTO. C’est vrai que ce temps de prendre soin des logiciels, de prendre soin des collectifs qui travaillent sur les logiciels, il est souvent peu valorisé, peu investi. Ne serait-ce qu’au prix, au TJM, tu vois, au TJM vendu chez les clients, on vendra beaucoup plus cher un TJM pour créer un truc, un nouveau truc innovant, etc. et qui va être sûrement très gourmand en termes de ressources et tout ça. Et puis par contre, le temps derrière pour la maintenance, pour l’optimisation, pour faire en sorte que tout marche, pour peut-être dé-commissionner les trucs qui sont jamais utilisés. Alors là, ce temps-là, il est peu valorisé, peu investi et puis est souvent délocalisé. Alors en fait, tu te rends compte que l’optimisation, on en fait parfois. Mais l’impression que j’ai, c’est qu’on en fait quand on est obligé. Quand tu avais des petits ordinateurs pas puissants, tu devais apprendre à en tirer le meilleur parti possible. Et donc tu optimisais ton code pour que ça fonctionne.
Tristan : Voilà, exactement. Mais où dans l’aérospatiale, par exemple, tu mets un ordinateur à une date T et puis tu sais que ce truc-là, soit parce qu’il est déjà en orbite ou parce que ton satellite, il est spécifié. Enfin, tu ne peux pas le changer le matériel comme ça. Tu ne peux pas mettre un ordinateur à la place. Et bien, tu sais que ça doit rentrer avec telle puissance et il faut que ça marche dans tel délai. Et donc tu te débrouilles pour que ça arrive. Et là, on fait de l’optimisation. Ou les consoles de jeu. Tu vois, avant l’époque du downloadable content. Sur les consoles de jeu qui n’étaient pas connectées à Internet. Une fois que tu avais vendu la console de jeu, tu sais bien que le type n’avait pas rajouté de la mémoire dedans ou un disque dur ou quoi. Et puis que quand tu vendais un CD-ROM ou une cartouche, le logiciel n’évoluerait jamais. Tu vois, il fallait qu’il soit bon dès le début. Et donc là, on optimisait. On optimisait parfaitement pour que ça tourne bien. Et puis, quand on peut éviter d’optimiser, on ne le fait pas. Et c’est dommage.
Il y a des moments où on a des exemples d’optimisation radicale. Là, maintenant, c’est souvent délaissé. Et en même temps, il y a des endroits, notamment tout ce qui serait informatique embarqué, satellites, des espaces qui sont sous contrainte par construction, comme les consoles. Une fois vendues, on n’y touche pas. On ne fait pas vivre. On ne fait pas la loi de Moore en action. Finalement, les consoles, elles attendent pendant deux ans. Et puis, si tu veux des nouveaux jeux sur des vieilles consoles, il faudra bien les optimiser sous contrainte avec ce que tu avais à l’époque. Donc, ça existe à certains endroits.
Alexis : Et toi, quand tu me bassines, il faut le dire tel qu’il est, mais tu me bassines avec cette loi de Moore et cette loi de Wirth depuis six mois, peut-être un mois plus, plusieurs mois. Mais donc, tu es venue avec cette idée-là, un peu naïve, un peu comme ça, que tu as appelé la loi de erooM, c’est ça?
Tristan : Oui, c’est ça. erooM, c’est Moore, mais à l’envers. Oui, tout simplement. E-R-O-O-M. Et alors, du coup, pour que ça soit plus facile à retenir, j’ai essayé de faire un acronyme, mais j’ai raté. Enfin, ça fait un acronyme, mais il est incompréhensible.” “C’est quoi, erooM ? Je vais te le dire, mais en fait, ça ne va pas t’aider à le mémoriser. Donc, erooM, c’est Effort Radicalement Organisé d’Optimisation en Masse.
Alexis : Et voilà, il y est arrivé. Et voilà. Oui, en fait, c’est la loi de Moore à l’envers.
Tristan : Je dis ce qu’il faudrait, parce que c’est la loi de Moore. Avant de te dire ce que ça fait, il faut quand même se rappeler d’un truc qui est vachement important. Moore, quand il a dit on double la puissance, enfin on double le nombre de transistors dans les semi-conducteurs tous les deux ans, c’était, regardez, on a réussi à le faire en gros deux fois de suite là.
Et après, c’était un genre de prophétie autoréalisatrice. Il programmait le truc. Il disait, regardez, il faut qu’on se débrouille pour qu’en tant qu’industrie, tous les deux ans, on fabrique des nouvelles technologies avec des nouvelles usines et donc on ait assez de capitaux pour faire une nouvelle génération tous les deux ans. Et puis c’est une sorte de grand programme. En fait, c’est une énorme planification. Je crois que c’était Gauthier aussi, dans un précédent podcast de Numériques Essentiels, il disait, c’est la plus grande programmation politique, planification économique jamais vue depuis tous les temps. Parce que ça se fait pas comme par magie, effectivement. Ça nécessite des investissements. Non, une usine, c’est des milliards de dollars, littéralement, sans exagération. Mais ça rapporte des centaines de milliards de dollars. Donc c’est faisable. Tu trouves des gens pour t’avancer l’argent, espérant devenir milliardaire. C’est devenu une sorte de Far West. Tu parles de milliardaires avec des appétits aiguisés de richesse. Mais tout ça aussi soutenu par des États, soutenu par des planifications économiques, je vais dire.
Alexis : Peut-être pas écologiques.
Tristan : Peut-être pas, justement. C’est le problème. Et aussi par des besoins et des usages militaires derrière aussi. Et donc cette loi d’erooM, ce qu’elle dit, c’est la loi de Moore à l’envers. Elle dit, elle décide en quelque sorte, comme la loi de Moore, de dire, on va optimiser le logiciel existant d’un facteur 2. On va doubler la vitesse du logiciel tous les deux ans.
Alexis : Mais en fait, ça y est, je viens de réaliser. Mais tu aurais dû l’appeler la loi NITOT. Pourquoi tu ne l’as pas appelé la loi NITOT ?
Tristan : Non, je suis comme Wirth. Moi, je suis beaucoup… Je ne peux pas, ça, je ne sais pas faire. Non, Moore, il sait faire parce qu’il a de l’égo. Enfin il n’a plus rien maintenant ! C’était la Silicon Valley. Je ne peux pas, moi.
Alexis : Ok, la loi d’erooM. Cette loi d’erooM que tu nous proposes, ça offrirait quoi? Ça donnerait quoi comme perspective?
Tristan : Il y a un truc qui est vachement intéressant. L’empreinte écologique du numérique, en particulier en France, c’est la fabrication du matériel qui porte l’essentiel de l’empreinte. Ce qui est coûteux pour la planète, polluants, émetteurs de gaz à effet de serre, consommateurs d’énergie, etc. C’est la fabrication du matériel. Pourquoi ? Parce que tu vas en Afrique, tu vas en Amérique latine, tu vas prendre des machines pareilles qui tournent au diesel, qui vont retourner des mètres cubes de roche pour en retirer des grammes, littéralement des grammes de métal. Malheureusement, aujourd’hui, une mine de cuivre, c’est 0, 3% de rendement en moyenne. C’est très émetteur de gaz à effet de serre. Ça détruit les écosystèmes. Ça emmerde les populations qui habitent là. Ça pollue leur eau, leur air. C’est une catastrophe. Après, tu emmènes tout ça en bateau en Chine, tu l’as à Taïwan. Tu fabriques le matériel. Tu mets ça dans des avions. Ça arrive en France. Et en gros, 80% de l’empreinte écologique, elle a été faite avant que tu déballes ta machine.
Alexis : Et donc, la loi d’erooM?
Tristan : La loi d’erooM, ça fait que t’as plus besoin de changer ton matériel. Puisque le silicium ne suce pas et que ton logiciel est de plus en plus léger, tu peux garder ton matériel indéfiniment.
Alexis : À isofonctionnalité?
Tristan : Iso-fonctionnalités, mais même plus. En optimisant, tu libères de la puissance de calcul que tu peux dédier à d’autres fonctionnalités. Donc, tu continues d’innover. En fait, en quelque sorte, il y a un effet rebond qui est embrassé, si tu veux, dans cette perspective. Oui, il y a de l’effet rebond, mais j’ai déjà dépensé pour avoir ma machine. Et donc, plus j’optimise le logiciel qui est déjà dessus, plus j’ai de la place pour inventer des nouveaux logiciels qu’il faudra optimiser à leur tour aussi.” “Mais donc, on continue d’inventer des nouveaux usages tout en gardant le matériel. Et donc, on n’a plus que juste à l’alimenter en électricité pour qu’il fonctionne. Et comme on est en France et qu’on a la chance d’avoir une électricité globalement décarbonée, enfin beaucoup plus que ailleurs, grâce au nucléaire, qui a son lot d’inconvénients énormes, ne l’oublions pas, mais du moins pas liés au gaz à effet de serre, ou très peu. Et puis les barrages hydroélectriques qui eux aussi sont peu carbonés. Et bien en fait, tu peux utiliser du numérique si les serveurs sont en France, le réseau en France et les ordinateurs en France. Tout ça c’est alimenté avec de l’électricité globalement décarbonée. Et donc en fait tu as peu d’impact quand tu utilises ce matériel.” “En fait ce que tu proposes au final c’est déjà la stratégie que j’ai au niveau de mes livres. Tu vois moi je viens en toute petite maison, je vais pas dire le mot anglais, mais je viens en micro maison, donc ma bibliothèque est fixée. Et donc quand je vais acheter un nouveau livre, il faut que j’en enlève un. En tout cas il faut que je fasse de la place dans tout ça. Et là ce que tu nous dis avec la loi de Moore finalement pour se payer des nouvelles fonctionnalités. Ok les gars, pas de problème, on peut le faire. Mais avant ça, il faut optimiser. Faut faire de la place dans la bibliothèque. Faut faire de la place dans la bibliothèque, faire de la place dans le processeur pour pouvoir mettre les nouvelles fonctionnalités. Et on en met pas des nouvelles si on n’a pas optimisé en avance de façon.”
Tristan : Exactement. Et ça, ça veut dire que à titre individuel on fait des économies. Mais si on est un directeur des systèmes d’information, on fait des économies sur le matériel. Une bonne partie de l’argent pour un DSI dédié à faire tourner l’existent et à renouveler le parc sans cesse de matériel, on fait des grosses économies. Alexis : Et on met en acte, clin d’œil à Benjamin Nenassi, l’idée de faire tourner les services de demain sur le matériel d’hier.
Tristan : Exactement. C’est exactement ça.
Alexis : Tu me disais aussi que la loi de Moore, indépendamment de ton souhait, de ce que tu lances avec cette idée de la loi de erooM, tu disais qu’on observe déjà qu’elle est en train d’acier, de ne plus se réaliser.
Tristan : Absolument. C’était incroyable. Je suis en train d’écrire un article pour documenter tout ça. Elle continue la loi de Moore. On rajoute toujours plus de transistors pour faire des processeurs. Mais les processeurs ne sont pas plus puissants. Et la puissance, elle plafonne. C’est-à-dire qu’en fait, on est arrivé au bout. C’est-à-dire rajouter plus de transistors, plus de complexité, plus d’optimisation du matériel pour effectuer des choses. Ça ne fait pas tourner plus vite les logiciels. En fait, elle s’est arrêtée il y a quelques années. Tu vois, elle est en asymptote. Elle ralentit de plus en plus.
C’est dramatique parce qu’en fait, la loi de Moore, elle fonctionnait. Donc, on mettait en gros, on doublait le nombre de transistors. Mais pour que ça soit faisable sans que le prix s’envole, juste pour donner une idée, entre le Intel 4004 de 1971, il y avait 2300 transistors. 2300, en 1971. Aujourd’hui, dans un Intel Core i7, c’est de l’ordre de 50 milliards. 2300 versus 50 milliards. Donc en fait, tu en mets vraiment beaucoup, beaucoup plus. Mais ça n’est possible que parce que le prix du transistor a vachement baissé. Le prix unitaire du transistor. Parce que sinon, ça vaudrait 50 millions un processeur. Exactement. Et donc, les transistors, il fallait absolument qu’à chaque génération, ils baissent. Mais de mémoire, c’est en 2008 que le prix des transistors s’est arrêté de baisser.
Donc, c’est pour ça qu’aujourd’hui, tu vois les cartes NVIDIA, des cartes GPU qu’on utilise pour faire de l’IA. Aujourd’hui, ça vaut des dizaines de milliers de dollars pièces. Et même, il y a des gens qui spéculent. Et j’en ai vu récemment à 100 000 dollars parce qu’elles sont tellement introuvables que les gens jouent la spéculation.
Alexis : On ne joue plus dans la même cour. 100 000 dollars, c’est le prix de ma maison. Tu nous dis que tu vas le documenter un peu plus dans un article, c’est ça? Hâte de le lire ! Peut-être en guise de conclusion, puisque là on arrive au bout de cet épisode qui est une intro à ce que tu nous prépares pour la suite. Tu as envie de nous amener où avec tout ça? Et aussi à travers le podcast, ou en tout cas un sous podcast des Numériques Essentiels 2030.
Tristan : Oui, en fait, je veux commencer une série de podcasts sur le sujet de l’optimisation, de faire du meilleur de logiciels sur la loi de Moore, la loi d’eroom. Et comment est-ce qu’on fait pour faire du logiciel qui ne nous oblige pas à changer de matériel? Et comment est-ce que du coup, on arrive à avoir ce combo assez incroyable qui est de continuer à innover en faisant de la place, comme tu le disais dans la bibliothèque, dans ton processeur, en optimisant les logiciels existants, ce qui nous permet de ne pas renouveler le matériel, donc d’être écolo et de continuer à innover sous contrainte. S’il parle français, je veux bien l’inviter."
Alexis : Matt, si tu nous écoutes, je vais parler français.
Tristan : Voilà, c’est ça. Tu peux commencer avec ta méthode à Assimil.
Alexis : Et peut-être un petit truc. Si tu écoutes ce podcast là et que tu as entendu parler d’une innovation, d’une optimisation gigantesque qui ne ferait pas lire Aurélien, Pierre et peut-être Matt, n’hésite pas à nous faire un signe. Tristan, il sera content d’échanger avec toi.
Tristan : Chers auditeurs, absolument, signalez-vous, je ne suis pas difficile à trouver. Mon adresse mail, c’est mon prénom arobase mon-nom-de-famille point com et je m’appelle Tristan, Nitot, N-I-T-O-T. Donc, ce n’est pas très difficile.
Même une IA pourrait décrypter cette énigme pour m’écrire. Donc, écrivez-moi. Moi, j’ai déjà quelques noms de personnes super intéressantes qui ont travaillé, qui ont fait des choses fabuleuses, qui continuent à programmer des Apple II, etc. à faire des choses modernes. Ils m’ont dit qu’ils étaient d’accord pour intervenir. Mais je suis toujours à la recherche de nouveaux invités pour essayer d’inventer un numérique plus intelligent, radicalement optimisé.
Alexis : Voilà, radicalement optimisé en masse. Ok, merci beaucoup pour cet épisode d’introduction et longue vie à ce chouette podcast. Hâte d’écouter la suite. Salut!
Tristan : Merci Alexis. Salut!